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Retour sur la SEEPH 2017 (PACA) Témoignage du Centre Hospitalier de Montperrin à Aix-en-Provence

CH Montperrin

Entretien M. Bachir Chorfi Référent handicap au CH Montperrin Aix-en-Provence

 

Le Centre hospitalier de Montperrin a une longue histoire sur le territoire d’Aix-en-Provence, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa situation actuelle ?

En effet, le centre hospitalier de Montperrin a fêté ses 150 ans en 2017. C’est un établissement véritablement ancré dans le territoire, issu de la loi de 1838 qui a mis en place les lois d’internements des aliénés (terme employé à l’époque) d’office et volontaires).

Aujourd’hui, le CH de Montperrin est toujours un centre spécialisé en psychiatrie. Il est composé de deux pôles adultes, d’un pôle de pédopsychiatrie ainsi que de différents services spécialisés (addictologie, urgence psychiatrique basé à l’hôpital général d’Aix-en-Provence). Il comprend également un centre d’accueil permanent. La capacité d’accueil du CH est : 578 places, dont 334 lits d’hospitalisation à temps plein, ainsi que 20 places en appartements thérapeutiques.

La zone géographique du centre s’étend de Miramas jusqu’à Trets, à l‘Est.  L’enclave du Pertuis (Vaucluse) dépend de Montperrin du fait de sa proximité géographique.

Actuellement  1150 agents (tous statuts confondus PM et PNM) y travaillent.

 

Une politique handicap active est déployée actuellement au sein du CH, quelle en sont les moteurs et les orientations ? Et quelle est la place de la communication ?

Depuis plusieurs années, les personnes ressources en interne (Direction des ressources humaines et Médecine du travail) menaient des actions au cas par cas pour les agents en situation de handicap. Mais c’est surtout en 2015 que Mme DROUHIN, DRH de l’époque, a émis le souhait d’aller vers un conventionnement avec le FIPHFP, accompagné par le Dr. REMY (médecin du travail du CH à l’époque). Cette volonté de s’appuyer sur un projet de conventionnement avec le FIPHFP a conduit le CH à structurer sa politique handicap en formalisant des process et des méthodes de travail.

C’est à ce moment-là que je suis arrivé à la DRH en 2015 comme référent handicap officiellement nommé par la direction, j’étais cadre supérieur de santé dans l’hôpital auparavant.

Une fois le projet de convention validé par le directeur M. Rio, nous avons rapidement constitué la cellule handicap (DRH, MDT, référent handicap, service financiers et économiques, direction des soins). Le projet de convention handicap a été validé et signé en mars 2016. C’est un projet triennal dont le montant s’élève à 332 000 €.

Les trois axes majeurs sont :

-Le maintien dans l’emploi et l’intégration des travailleurs handicapés. C’est le cœur de la politique handicap : compenser les situations de handicap afin de permettre aux agents de travailler dans les meilleurs conditions possibles.

-La communication, la sensibilisation et la formation des agents : parler de handicap au travail ce n’est pas évident, il faut travailler sur le sujet avec les agents. Nous avons identifié plusieurs moyens et supports pour véhiculer les bons messages et notamment la réalisation de journées thématiques.

-Le recrutement : le recrutement par la voie de l’apprentissage avait été sélectionné par le CH. Au travers du conventionnement FIPHFP, l’établissement s’était engagé à recruter 2 apprentis en 3 ans et le contrat à été rempli dès la deuxième année. Un troisième apprenti est en cours de recrutement. En dehors de cette voie d’insertion, le CH a également recruté 6 agents en situation de handicap (interview réalisé en décembre 2017), certains titulaires et d’autres contractuels contre les 5 recrutements prévus sur les 3 ans de convention. Il faut les accompagner et suivre l’intégration mais ça se passe très bien. Le FIPHFP soutien financièrement ces actions et les agents des services en question encadrent avec bienveillance les apprentis et accompagnent l’intégration des nouveaux agents;

Aujourd’hui, le taux d’emploi légal du CH de Montperrin s’établit à 6,52% (2017), grâce au efforts conjoints de la MDT et la DRH.

 

Lors de la SEEPH 2017, le CH s’est animé de petites saynètes de sensibilisation, qu’est-ce qui a motivé ce choix et qui en est à l’initiative ?

C’est en réunion de cellule handicap que l’on a réalisé un brainstorming sur les modalités de communication et de sensibilisation : les acteurs de la cellule avaient de bons souvenirs de l’intervention de troupes de théâtre au cours d’une journée qui avait eu lieu une première fois, c’est pourquoi l’idée d’une action de communication autour du théâtre a été sélectionnée.

J’ai ensuite fait une recherche sur internet et le prestataire qui nous a accompagné dans notre convention nous a aidé en nous orientant vers des CH qui avaient déjà mis en place ce type d’évènement.

Nous avons choisi le mois de novembre et l’occasion de la SEEPH qui permet d’ancrer notre journée dans un événement national, mais il y a plusieurs autres journées au cours de l’année qui peuvent être une bonne occasion.

Nous avons aussi fait intervenir un organisme spécialisé dans la sensibilisation sur le sujet du handicap pour des actions de simulation (salle dédiée à des parcours de mise en situation de handicap).

Nous avions évalué le budget de cette action dans notre projet de convention FIPHFP. L’ensemble des actions de communication, sensibilisation et formation ont un budget dédié d’environ 35 000€ pour 3 ans, dont 5000€ spécifiquement pour cette journée lors de la SEEPH.

 

Comment avez-vous choisi les lieux où se déroulaient les saynètes ? Avez-vous touché beaucoup d’agents ?

La troupe de théâtre s’est déplacée dans les services. La 1ère année nous avons choisi les services dont les responsables étaient les plus volontaires, les plus engagés afin de faciliter l’organisation (direction, blanchisserie). Nous avions sélectionné en priorité des services et des lieux où des agents en situation de handicap sont employés (pharmacie, cuisine blanchisserie, DRH, ainsi qu’un lieu hautement stratégique : le self). La 1ère année nous n’avions pas mis en place la sensibilisation dans les services de soins.

Après cette première expérience réussie, nous sommes allés dans les services de soins en 2017. Comme je suis cadre supérieur de santé, j’ai recontacté mes anciens collègues pour identifier deux services de soins. Les acteurs sont intervenus deux fois, en pédopsychiatrie le matin et en service adulte l’après-midi. Le plus délicat est d’identifier les bons horaires, pour toucher un maximum d’agents sans affecter le travail du service. Les ateliers de sensibilisation eux se sont déroulés tout au long de la journée, les agents pouvaient s’y rendre en fonction de leurs disponibilités.

 

Avec un mois de recul, quel effet pensez-vous que cet événement a pu avoir ? les agents vous en-parlent-ils ? Quelles sont les suites qui vous prévoyez ?

Les retours sont très positifs. C’est un moment de détente aussi pour les agents, c’est un format ludique qui est bien perçu. Depuis 2 ans, on voit bien les effets de ces sensibilisations internes, je le vois tous les jours. Suite à ces deux journées, des agents sont venus se déclarer ou se renseigner, ils ont fait un premier pas, ils se sentent plus en confiance pour parler de leur situation. Cela contribue à ouvrir le dialogue.

La convention FIPHFP entre dans sa dernière année, c’est pourquoi nous avons convenu de changer de format en 2018, c’est en cours de réflexion. Nous faisons aussi le constat qu’il est difficile de mobiliser tous les agents, en particuliers certains services qui sont en permanence dans la gestion d’urgences et sont donc peu disponibles.

Nous pensons éventuellement mettre en place une pièce de théâtre qui fera davantage « grand événement », mais c’est plus compliqué car il faut trouver le bon lieu, le bon horaire et surtout embarquer les services car il faut que les agents puissent être libres de venir, tout comme les médecins.

Un autre format possible est la réalisation d’un colloque ouvert à d’autres établissements de la fonction publique hospitalière, sur le sujet du handicap, nous en sommes au stade de la réflexion, mais c’est un projet prometteur !

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